En Bourse, le secteur de la distribution sous-performe par rapport au MASI

| Le 2/3/2025 à 12:02
Le secteur de la distribution a débuté l’année positivement, mais l’indice MASI Distribution a chuté de 3,33% depuis le 10 février. Ce repli résulte d’une consommation sous pression et d'une prudence accrue des investisseurs.

Le secteur de la distribution a bien commencé l’année, mais l’élan s’est brisé ces dernières semaines. Depuis le 1ᵉ janvier, l’indice MASI Distribution a progressé de 1,95%. Il a toutefois reculé de 3,33% depuis le 10 février.

 

Principales entreprises du secteur

 

L’indice regroupe des entreprises majeures : LabelVie, référence de la grande distribution, Auto Hall et Auto Nejma, acteurs clés du marché automobile, ainsi que Fenie Brossette, fournisseur de solutions pour le BTP et l’industrie. Stokvis Nord Afrique et Réalisations mécaniques complètent cet ensemble avec une exposition aux équipements industriels.

 

Facteurs influençant le repli

 

Ce repli récent résulte-t-il d’un simple ajustement ou de difficultés plus profondes ? La consommation est sous contrainte. Les marges s'érodent. Les investisseurs deviennent prudents. Plusieurs éléments expliquent cette évolution. Faut-il y voir un passage à vide temporaire ou le début d’un mouvement plus durable ?

Un secteur impacté par les tendances générales du marché

Le secteur de la distribution est étroitement lié aux cycles économiques. Lorsque le marché global évolue à la hausse, ces entreprises bénéficient d’un climat d’investissement favorable, notamment grâce à leur capacité à générer des revenus récurrents. Lors d’une correction boursière, elles subissent les arbitrages des investisseurs. Ceux-ci privilégient des valeurs jugées plus défensives ou offrant une meilleure croissance.

Source : medias24.com

Les récents changements de l'indice MASI Distribution montrent des ajustements d'investisseurs. Ils réagissent à une conjoncture marquée par des incertitudes. Des facteurs structurels influencent ces entreprises sur le marché boursier. Notamment, la consommation et l’évolution du pouvoir d’achat affectent également le comportement des investisseurs.

 

Impact du ralentissement de la consommation

 

Le haut-commissariat au Plan (HCP) a souligné, dans sa note de conjoncture de janvier 2025, un ralentissement de la consommation intérieure, avec une pression accrue sur le revenu disponible des ménages. Cette tendance se traduit par un arbitrage budgétaire de plus en plus marqué. Cela impacte les entreprises opérant sur des segments en relation avec cette cible. C'est le cas par exemple pour LabelVie, Auto Hall et Auto Nejma.

Source : medias24.com

Lors de la présentation des résultats annuels 2024, le management de LabelVie a abordé ce sujet en détail. "On observe une contraction des volumes d’achat. Un consommateur qui achetait 5 litres passe aujourd’hui à 3 litres. Cette tendance reflète un arbitrage budgétaire plus serré", a-t-il expliqué.

Cette évolution ne concerne pas uniquement LabelVie. Auto Hall et Auto Nejma, qui évoluent dans la distribution automobile, font face à un contexte où l’accès au financement devient un enjeu clé. Une consommation plus prudente et un durcissement des conditions de crédit influencent directement les ventes de véhicules.

LabelVie face aux défis du secteur

 

Stratégies d'adaptation de LabelVie

 

Si l’ensemble du secteur est concerné par ces défis, LabelVie constitue un bon indicateur des tendances à l’œuvre. Son positionnement dans la grande distribution en fait une entreprise exposée directement aux évolutions du pouvoir d’achat et de la consommation des ménages. Pour atténuer l’impact de la contraction de la consommation, LabelVie mise sur la fidélisation et la compétitivité prix.

"La relation client est au cœur de la stratégie. Il ne s’agit plus seulement de vendre un produit, mais d’assurer une valeur ajoutée constante", explique le management du groupe.

Le groupe a également diversifié ses formats de distribution, misant sur des enseignes de proximité telles que Supeco et Atacadao, qui attirent une clientèle plus sensible aux prix. Cette logique de différenciation répond à l’essor des discounters et des magasins de proximité. Ceux-ci captent une part croissante du marché.

Source : medias24.com

Prix et pression sur les marges : un équilibre difficile à maintenir

 

Gestion des marges et coûts

 

De son côté, Fenie Brossette, qui opère dans l’équipement pour le BTP et l’industrie, est impactée par une baisse des investissements des entreprises dans certains secteurs clés. La consommation industrielle suit la même logique que celle des ménages. Les arbitrages budgétaires conduisent à une priorisation des dépenses essentielles.

En parallèle de cette évolution de la consommation, les entreprises du secteur doivent gérer une pression accrue sur leurs marges. L’augmentation des coûts d’importation, la volatilité des devises et l’évolution des charges d’exploitation pèsent sur la rentabilité.

Le management de LabelVie affirme que la gestion des stocks, l'optimisation des coûts d'exploitation et la transformation digitale sont devenues des leviers stratégiques essentiels pour maintenir la performance.

Ce constat s’applique également aux distributeurs de biens durables et industriels. La hausse des coûts logistiques, surtout pour les entreprises qui importent des produits, limite leurs marges. Elle restreint aussi leur capacité à ajuster les prix de vente.

Source : medias24.com

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 1/3/2025 à 16:04

    Cosumar. En 2024, une croissance portée par l’export et une amélioration de l’endettement

    Cosumar clôture l’année 2024 avec des résultats soutenus par une dynamique positive sur le marché local et international, ainsi que par la mise en service de la raffinerie de Sidi Bennour.
  • | Le 28/2/2025 à 17:15

    Lancement d'une opération d'échange de valeurs du Trésor de 614,4 MDH

    La Direction du Trésor et des finances extérieures, relevant du ministère de l’Économie et des Finances, a procédé le jeudi 27 février à une opération d’échange de bons du Trésor d’un montant de plus de 614,4 millions de DH, dont le règlement est prévu pour le 3 mars 2025.
  • | Le 28/2/2025 à 13:16

    ACAPS. Les primes collectées en 2024 en hausse de 5,3%

    Le marché marocain de l'assurance a enregistré une progression de 5,3% en 2024, avec un total des primes collectées atteignant 59,7 MMDH. Cette croissance est portée par l'assurance vie et l'assurance non-vie, selon les dernières statistiques de l’ACAPS.
  • | Le 28/2/2025 à 12:03

    La prime de risque baisse à 6,5% au 1er semestre de 2025 (BMCE Research )

    BMCE Research retient une prime de risque de 6,5% pour le premier semestre 2025, en baisse par rapport à septembre 2024. Pour mieux refléter la dynamique actuelle du marché, dominée par des facteurs techniques, l’évaluation repose désormais sur une méthode par sondage.
  • | Le 27/2/2025 à 17:30

    Gestion d’actifs : un nouveau cadre légal pour muscler la réglementation des OPCVM

    Adoptée ce jeudi 27 février 2025, le projet de loi sur les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) redéfinit les règles du jeu pour le secteur. Elle renforce la supervision, ouvre la porte à de nouveaux produits et sécurise davantage les investissements.
  • | Le 27/2/2025 à 12:12

    Labelvie vise un chiffre d'affaires de 19 MMDH en 2025

    Avec un plan stratégique volontariste, le groupe LabelVie mise sur quatre axes principaux : le développement de son réseau de magasins, l'augmentation du chiffre d'affaires, le maintien de sa rentabilité et le renforcement de sa solidité financière d'ici 2028.