Les prévisions économiques du HCP pour 2025
Le produit intérieur brut devrait croître de 3,8% en 2025, selon le budget économique prévisionnel 2025 publié par le HCP. L'inflation s'établirait à 2,1% en 2025 après 1,5% attendue en 2024. Voici toutes les prévisions du HCP.

Les prévisions économiques du HCP pour 2025
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Le 20 janvier 2025 à 13h10
Modifié 20 janvier 2025 à 15h00Le produit intérieur brut devrait croître de 3,8% en 2025, selon le budget économique prévisionnel 2025 publié par le HCP. L'inflation s'établirait à 2,1% en 2025 après 1,5% attendue en 2024. Voici toutes les prévisions du HCP.
Comme chaque début d'année, le Haut Commissariat au Plan (HCP) publie ses prévisions pour l'année en cours.
Pour 2025, le HCP prévoit :
- Une croissance économique de 3,8%
- Croissance du secteur agricole : 4,1%
- Croissance du secteur non agricole : 3,6%
- Un déficit courant de 1,5% du PIB
- Un déficit budgétaire de 3,9% du PIB
- Une dette publique globale de 83,3%.
Voici son argumentaire.
Reprise du secteur primaire en 2025
La campagne agricole 2024/2025 devrait se caractériser par des conditions climatiques relativement plus favorables que celles de la campagne précédente qui a connu un déficit pluviométrique sévère, menant à une production céréalière limitée à 31,2 MQx, estime le HCP.
Dans son analyse, le HCP s'appuie sur :
- un démarrage de campagne marqué par un bon niveau des précipitations, bien que suivi par des chocs thermiques ;
- La reprise des précipitations au début de l’année en cours devrait profiter à la production végétale ;
- les activités de l’élevage, quoique soutenues par diverses mesures gouvernementales, devraient rester confrontées à l’impact négatif de la récurrence des années de sécheresse et au défi de la reconstitution du cheptel national.
Ainsi, la valeur ajoutée agricole devrait évoluer de 4,1% en 2025, sous l’hypothèse d’une production céréalière inférieure à la moyenne, après un repli de 5% estimé en 2024.
Tenant compte d’un accroissement du secteur de la pêche maritime de 6,5% en 2025 après 3,8% estimé en 2024, le secteur primaire devrait s’améliorer de 4,2% en 2025, après une baisse de 4,6% estimée en 2024, contribuant ainsi positivement de 0,4 point à la croissance du produit intérieur brut après une contribution négative de 0,5 point en 2024.
Poursuite de la bonne performance des activités non agricoles
Les activités non agricoles devraient évoluer de 3,6% en 2025, soutenues par la dynamique continue du secteur du BTP, des activités minières et des activités industrielles, ainsi que par la poursuite de la bonne tenue des activités du commerce, du tourisme et du transport.
L’activité industrielle, représentant 59% de la valeur ajoutée secondaire en moyenne entre 2019 et 2023, devrait connaître un accroissement de 3,7% en 2025 après une amélioration attendue de 4% en 2024.
L’activité des industries chimiques, stimulée par un accroissement de la demande extérieure, aurait connu un rebond de 12,9% en 2024. En 2025, les industries chimiques devraient maintenir leur dynamique quoiqu’en ralentissement, en liaison avec la poursuite prévue de l'amélioration de la demande extérieure pour ces produits.
Par ailleurs, les industries du matériel du transport auraient enregistré une croissance remarquable de 14,4% en 2024, grâce à l'implantation de nouveaux équipementiers et à l'extension des usines de l’automobile qui auraient permis d’accroître les capacités de production. En 2025, ces industries devraient poursuivre leur dynamisme avec une croissance de l’ordre de 9,6%, profitant des investissements directs étrangers dans le secteur de l’automobile, qui devraient permettre d’introduire de nouvelles technologies et de renforcer la production nationale, notamment celle des batteries électriques.
Manque de compétitivité pour le textile
En revanche, l’industrie textile devrait continuer de pâtir de la faible compétitivité sur le marché mondial, de la forte dépendance aux marchés européens et de la prédominance des activités informelles, dans un contexte des coûts élevés de l’énergie et de la faiblesse de l’amont textile local. De ce fait, sa valeur ajoutée aurait connu une croissance négative de 3% en 2024 avant de s’améliorer légèrement de 1,7% en 2025.
De son côté, l’activité de l’industrie agroalimentaire, représentant 27,5% de la valeur ajoutée industrielle en moyenne entre 2019 et 2023, devrait enregistrer une croissance modérée de près de 1,3% en 2025, au lieu 0,9% estimée en 2024 et d’un recul de 0,2% en 2023, suite aux retombées relativement favorables de l’amont agricole.
Progression des activités du BTP
En 2025, les activités du secteur du BTP devraient poursuivre leur progression avec une croissance de 3,8%. Cette dynamique devrait être soutenue par la diminution progressive des prix des matériaux de construction et par l’allègement des conditions de financement, encourageant l’investissement des promoteurs immobiliers.
En outre, elle devrait bénéficier de l’accélération des projets d’infrastructures hydrauliques et énergétiques et de ceux liés à l’organisation de grandes manifestations sportives, ainsi que de la poursuite des mesures en faveur de l'accès au logement et du programme de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées.
Par ailleurs, l’activité minière, fortement liée à l’industrie des produits chimiques, aurait rebondi de 17,9% en 2024, marquant un retournement positif après deux années consécutives de recul de 23% et 2,7% respectivement en 2022 et 2023. Cette reprise reflète la consolidation de la production du phosphate brut, stimulée par une demande locale accrue des industries de transformation pour les engrais chimiques. En 2025, le secteur devrait poursuivre son raffermissement avec une croissance de 5,9%, soutenue par la hausse continue de la production marchande du phosphate.
Dans ces conditions, le secteur secondaire devrait afficher une valeur ajoutée en hausse de 3,8% en 2025.
Le secteur tertiaire, principalement orienté vers le marché intérieur
Pour le HCP, le secteur tertiaire devrait continuer de soutenir la croissance économique en 2025, avec une progression de 3,5% après 3,2% prévue en 2024.
Cette évolution devrait être attribuable à l’amélioration des services non marchands de 3,2% en 2025, et des services marchands de 3,6% en 2025 :
- L’activité du commerce devrait s’accroître à un rythme soutenu de près de 2,5% en 2024 et 2025, en liaison avec la croissance de l’activité économique.
- Les activités immobilières devraient s’améliorer de 2,2% en 2025, profitant de la relance de l’activité de construction.
- La valeur ajoutée du secteur touristique devrait s’améliorer de 7,4% en 2025, suite à la performance exceptionnelle des arrivées et des recettes touristiques grâce notamment à l’organisation des manifestations internationales et aux efforts déployés pour promouvoir la destination du Maroc et améliorer son accessibilité.
Dynamique consolidée de la demande intérieure
La consommation des ménages en 2025 devrait s’accroitre de 3% après 3,2% estimé en 2024.
Cette tendance s’explique notamment par un niveau maitrisé de l’inflation et par une amélioration des revenus suite aux augmentations salariales décidées dans le cadre du dialogue social, à la bonne tenue des transferts des MRE, et à la poursuite de l’attribution des aides sociales directes.
Ainsi, la contribution de la consommation des ménages devrait atteindre près de 1,8 point à la croissance du PIB en 2024 et 2025.
Ainsi, tenant compte de la consommation des administrations publiques qui devrait enregistrer une évolution de 4,1% en 2025 après une hausse attendue de 3,9% en 2024, la consommation finale nationale devrait afficher un accroissement de près de 3,3% en 2025 après 3,4% estimé une année auparavant, contribuant à hauteur de 2,6 points à la croissance du PIB, après 2,7 points en 2024.
Allégement du déficit budgétaire en 2024 avant une légère accentuation en 2025
Après avoir atteint son pic de 7,1% en 2020 suite aux répercussions de la crise pandémique, le déficit budgétaire s’est inscrit dans une trajectoire descendante depuis 2021, pour atteindre 4,3% du PIB en 2023, grâce notamment aux différentes mesures prises pour rétablir l’équilibre des finances publiques.
Ce niveau reste néanmoins élevé par rapport à la moyenne de 3,7% observée entre 2014 et 2019. Les perspectives des finances publiques devraient être caractérisées par un accroissement plus marqué des dépenses globales que des recettes ordinaires en 2025.
En 2025, ces recettes devraient poursuivre leur raffermissement, profitant de la hausse simultanée des recettes fiscales et non fiscales de 7,5% et 5,6% respectivement.
Les dépenses globales devraient poursuivre leur tendance haussière en 2025, atteignant près de 28,8% du PIB après 28,2% estimé en 2024.
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