La victoire du Maroc face à la République centrafricaine (4-0), mardi 15 octobre à Oujda, a révélé en partie l’immense talent de Eliesse Ben Seghir, double buteur à l’occasion de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2025. Ses deuxième et troisième buts après seulement six matchs avec les A.

Quatre jours après une première défaite (5-0), la République centrafricaine n’a pas su trouver de solution face à l’armada offensive marocaine. Les déplacements incessants de l'attaquant de l'AS Monaco y ont grandement contribué, tout comme Azzedine Ounahi, qui a brillé dans l’entre-jeu, même s’il n’a pas trouvé le chemin des filets.    

Décevant en septembre, Ounahi a mis tout le monde d’accord lors de sa 34e sélection. En meilleure forme physique, le droitier a retrouvé toute son influence dans l’entre-jeu de l’équipe nationale. Une véritable courroie de transmission, en trouvant souvent ses attaquants avec justesse.

Suite à une récupération haute à la 22', son tir des vingt mètres, qui a frôlé le poteau droit de Geoffrey Lembet, a eu le don de réveiller ses coéquipiers de leur torpeur. Toujours disponible, sa vision de jeu et son jeu de passes ont été favorisés par la science du déplacement de Soufiane Rahimi.

L’attaquant a constamment offert des solutions à son coéquipier en exploitant l’espace dans le dos du latéral gauche adverse. C’est sur une séquence de jeu similaire que Eliesse Ben Seghir a ouvert le score à la 34e minute. À l’appel de Soufiane Rahimi, Azzedine Ounahi a répondu par une passe dans le bon tempo avant de se projeter dans la surface de réparation.

Il était à deux doigts de gêner Ben Seghir, qui s'apprêtait à reprendre le centre de Rahimi d’une superbe volée. Malheureusement, le magnifique geste technique du Monégasque n’a pas eu le sort qu’il méritait, puisque le ballon s’est écrasé sur la barre. Mais le jeune homme de 19 ans a été plus prompt pour l’envoyer au fond des filets au milieu d’une défense apathique (34’).

Azzedine Ounahi a pris le jeu à son compte

Azzedine Ounahi a vu d’un peu plus loin le tir à ras de terre de son coéquipier pour le but du break, sur un service de Nayef Aguerd (37’). Mais au retour des vestiaires, Ounahi a initié l’action grâce à laquelle Soufiane Rahimi a obtenu un penalty, transformé par Youssef En-Neysiri.

Un véritable soulagement pour l’avant-centre, qui retrouve le chemin des filets pour la première fois après une disette de huit mois en sélection. Il en a fallu un peu moins à Azzedine Ounahi. En même temps, ce n’est pas sa mission première. Le sélectionneur national lui donne pour consigne de fluidifier le jeu et de faire le lien entre la défense et l’attaque, ce qu’il a parfaitement exécuté sur l’action du 4e but.

Un mouvement collectif où il a décalé Achraf Hakimi le long de la ligne de touche, qui s’est terminé au second poteau par une réalisation de Abdessamad Ezzalzouli (65’), après un relais du très mobile Soufiane Rahimi. Si le bloc équipe de la République centrafricaine n’était pas assez compact pour réduire le pouvoir de nuisance d'Ounahi au milieu de terrain, ce dernier a tout de même eu le mérite de prendre le jeu du Onze national à son compte.

Cette séquence internationale prend la forme d’une renaissance pour un joueur qui avait perdu ses moyens la saison dernière. Entre des problèmes personnels et des blessures à répétition, l’aventure d’Azzedine Ounahi a tourné court en Ligue 1 avec l’Olympique de Marseille. Alors qu’il pensait avoir une seconde chance à l’OM, il a été poussé vers la sortie après l’arrivée sur le banc du technicien italien Roberto De Zerbi.

Sa situation ne s’est décantée qu'en fin de mercato, en étant prêté au club grec du Panathinaïkós, où il a déjà disputé cinq rencontres dont deux titularisations. Un transfert qui lui ouvre de nouvelles perspectives. Ce n’est pas le sélectionneur national, Walid Regragui, qui s’en plaindra.