Quel rôle pour Osame Sahraoui en équipe nationale ?
Auteur de trois passes décisives lors des deux dernières journées de Ligue 1, Osame Sahraoui a été convoqué pour la première fois en équipe nationale par le sélectionneur Walid Regragui. Grâce à sa mobilité et à sa précision dans le dernier geste, il apporte des solutions offensives supplémentaires aux Lions de l'Atlas.
Quel rôle pour Osame Sahraoui en équipe nationale ?
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Chady Chaabi
Le 6 octobre 2024 à 13h00
Modifié 6 octobre 2024 à 15h42Auteur de trois passes décisives lors des deux dernières journées de Ligue 1, Osame Sahraoui a été convoqué pour la première fois en équipe nationale par le sélectionneur Walid Regragui. Grâce à sa mobilité et à sa précision dans le dernier geste, il apporte des solutions offensives supplémentaires aux Lions de l'Atlas.
La victoire de Lille en Ligue des champions, mercredi dernier face au Real Madrid, a révélé un jeune milieu de terrain de 17 ans d'origine marocaine, Ayyoub Bouaddi. Cependant, il n'était pas le seul à participer à cet exploit. Osame Sahraoui a également répondu présent durant les 25 minutes qu'il a passées sur le terrain, contribuant à faire tomber les tenants du titre.
C'est justement pour ce type de rendez-vous au sommet que le nouvel international marocain a décidé de poursuivre sa carrière au LOSC. Dans le nord de la France, l’ailier gauche vise à gravir les échelons et à s’épanouir dans un championnat exigeant, où il n'est jamais simple de se mesurer à des défenseurs robustes, surtout pour un attaquant de son gabarit (1,70 m, 65 kg).
La carrière internationale du natif d’Oslo, a aussi pris un virage important lorsqu'il a pris la décision de changer de nationalité sportive afin de représenter le Maroc. Certes, la Norvège n'a plus disputé de Coupe du Monde ni de Championnat d'Europe depuis 1998 et 2000. Mais on aurait pu s’attendre à ce que Sahraoui soit enthousiaste à l'idée de jouer aux côtés de stars mondiales comme Martin Ødegaard (Arsenal FC) et Erling Haaland (Manchester City), avec qui il avait d'ailleurs partagé le terrain lors d'une rencontre en septembre 2023.
Malgré ses années passées en Norvège, Sahraoui a toujours été attaché à ses racines marocaines. Un attachement qui l’a poussé à opter pour la sélection des Lions de l’Atlas. Walid Regragui n’a pas tardé à saisir l’occasion en le convoquant pour les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2025.
Le Maroc affrontera la République centrafricaine à deux reprises, les samedi 12 et mardi 15 octobre, au stade d’honneur à Oujda. Mais cette convocation n’en appellera pas nécessairement d’autres. A l’image de Anas Zaroury, disparu des radars, Osame Sahraoui devra faire face à une concurrence acharnée. En a-t-il les moyens ? Éléments de réponse.
9 buts et 14 passes décisives en 59 matchs avec Heerenveen
Avant d’être recruté cet été par le LOSC jusqu’en 2029 pour environ 8 millions d’euros, Osame Sahraoui a inscrit 9 buts et délivré 14 passes décisives en 59 matchs avec Heerenveen (Hollande), club qu’il a rejoint en 2023 après avoir évolué à Vålerenga, l’une des équipes les plus titrées de Norvège.
Pour un ailier, il est surprenant de constater qu’il ne se distingue pas par sa capacité d’élimination (46 % de dribbles réussis), mais plutôt par sa précision dans le dernier geste, réussissant 9 passes sur 10 dans les 30 mètres adverses cette saison avec le LOSC. En témoigne son triplé de passes décisives réalisé lors des deux derniers matchs de Ligue 1.
Au Havre, où évolue Oussama Targhaline, Osame Sahraoui a joué un rôle clé dans le succès de son équipe, en faisant preuve d'une indéniable qualité de déplacement et d’une bonne vision du jeu. Lors de l’ouverture du score, l’ailier marocain a judicieusement choisi son espace pour effectuer un appel dans la surface de réparation, avant de servir son avant-centre (voir vidéo).
Sa deuxième passe décisive du match a mis en évidence sa faculté à être juste dans des espaces restreints. Trouvé à l’entrée de la surface de réparation, Osame Sahraoui a su lancer Jonathan David d’un merveilleux extérieur du droit par-dessus la défense adverse (voir vidéo).
Rééquilibrer l’attaque des Lions de l’Atlas
En dépit de son premier but depuis son retour d’une longue période d’indisponibilité en raison d'une blessure au genou, Zakaria Aboukhlal n’a pu éviter la défaite du Toulouse Football Club, samedi 4 octobre. La faute notamment à Osame Sahraoui, qui a judicieusement servi Angel Gomes d’une splendide louche pour le but égalisateur, lançant ainsi son équipe vers la victoire.
"Auparavant, il avait fait de bonnes rentrées et là, il confirme en débutant. C’était très intéressant. Maintenant, ce qu’il faut, c’est la répétition des bonnes performances. C’est ce qui est le plus dur dans le football de haut niveau”, jugeait son entraîneur, Bruno Genesio, en conférence de presse d’après-match.
La précision de Osame Sahraoui dans les 30 derniers mètres pourrait s'avérer précieuse pour l’équipe nationale, notamment face à des blocs défensifs bien organisés. Son apport pourrait contribuer à rééquilibrer l’attaque des Lions de l’Atlas, qui a tendance à se concentrer davantage sur la droite.
Dans cette optique, l’ailier gauche devra corriger ses lacunes en matière de prise de décision. En effet, s'il n'est pas un expert du dribble, cela relève davantage d'une question de choix que de technique. À plusieurs reprises cette saison, Osame Sahraoui a choisi de multiplier des dribbles alors que le jeu aurait nécessité qu’il libère le ballon plus rapidement.
Ce n’est pas un hasard s'il perd en moyenne dix ballons par rencontre. Comme en atteste la capture d’écran ci-dessous. Osame Sahraoui avait la possibilité de renverser le jeu à l’opposé pour soulager ses coéquipiers asphyxiés par le pressing madrilène. Mais contre toute attente, il a préféré revenir sur ses pas et a perdu le ballon.
Une séquence de jeu qui n’a pas eu de conséquence au tableau d'affichage, mais qui atteste de sa marge de progression et des lacunes qu’il doit gommer en vue de tirer son épingle du jeu, notamment face à Eliesse Ben Seghir et Abdessamad Ezzalzouli.
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