Le Maroc est difficilement venu à bout d’une vaillante équipe du Lesotho, lundi 9 septembre à Agadir. Entré en jeu après avoir débuté sur le banc, Brahim Diaz a offert la victoire à ses coéquipiers au bout du temps additionnel (96’) grâce à un enchaînement technique de grande classe dans la surface de réparation. Avec deux buts en autant de rencontres, l’attaquant du Real Madrid a été l'une des satisfactions de ce rassemblement de septembre.

Lors de ce rendez-vous sans enjeu comptable pour l’équipe nationale, déjà qualifiée en tant que pays organisateur de la Coupe d’Afrique des nations 2025, le Lesotho a vendu chèrement sa peau pour glaner un point et conserver un mince espoir de qualification au tournoi continental, après sa défaite inaugurale face à la République centrafricaine.

De son côté, le sélectionneur national Walid Regragui, a procédé à une large revue d'effectif. "Ce match a été important pour avoir une meilleure visibilité des capacités du banc en vue des prochaines échéances", a-t-il affirmé en conférence de presse d'après match. Le sélectionneur n’a reconduit que deux joueurs dans le onze par rapport à l’équipe qui a battu le Gabon.

Nayef Aguerd et Achraf Hakimi ont tenu leur rang. Aligné aux côtés de Yunis Abdelhamid dans la charnière centrale, le nouveau défenseur de la Real Sociedad s'est davantage fait remarquer avec le ballon. Il est le joueur qui a effectué le plus de passes dans cette rencontre (112). En seconde position, on retrouve Achraf Hakimi (95).

Contrairement au dernier match, le Parisien a été titularisé à son poste de prédilection (arrière droit). En retrouvant ses repères, il a constamment apporté du danger dans le camp adverse (3 occasions, plus haut total). Son pendant côté gauche a lui aussi fait étalage de son talent.

Azzedine Ounahi en manque de rythme

Pour sa première sélection, Adam Aznou est apparu totalement relâché. Il a osé provoquer et a été de tous les bons coups. Intenable, il a obtenu de multiples coups francs bien placés. Il aurait pu ouvrir son compteur but si sa tentative du pied gauche n'avait pas fui le cadre (18’). "Ce genre de match est positif, car il nous a permis de découvrir un Adam Aznou qui est une grande satisfaction. Je pense que nous avons gagné un futur grand joueur", a observé Walid Regragui en conférence de presse.

Même s'il est difficile de le juger sur l'aspect défensif, tant l'adversaire était faible, la prestation du joueur du Bayern Munich (Allemagne) donne envie de le revoir au sein de l'arrière-garde marocaine. Une défense qui a été bien protégée par deux milieux défensifs médaillés de bronze aux Jeux olympiques 2024, Oussama Targhaline et Amir Richardson.

Les deux anciens coéquipiers au Havre (Ligue 1) sont complémentaires. Dans une position plus reculée, Oussama Targhalline avait la responsabilité d’assurer l’équilibre du bloc équipe. Amir Richardson n’a pas hésité à se projeter pour apporter du danger dans les 30 mètres adverses. Sa précision dans les passes (95 %) et la bonne orientation de son corps au moment de recevoir le ballon lui ont notamment permis de créer des connexions efficaces entre le milieu de terrain et l’attaque.

Un rôle également dévolu à Azzedine Ounahi, qui manquait manifestement de rythme. Récemment transféré au Panathinaikos FC (Grèce), le milieu de terrain a souffert de la comparaison avec Brahim Diaz. Peu inspiré balle au pied, il a été l'auteur de pertes de balle dangereuses. Malgré sa passe décisive pour Ayoub El Kaabi face au Gabon, Ounahi n’a pas été au niveau lors de cette fenêtre internationale.

Amine Adli et Adam Aznou ont affiché une belle complicité

Le milieu de terrain, qui avait survolé la Coupe du monde 2022, doit désormais accumuler du temps de jeu pour retrouver ses sensations. Sinon, il risque d’être rétrogradé dans la hiérarchie instaurée par Walid Regragui au profit de Bilal El Khannouss, dont les récentes sorties ont été convaincantes. Il devra néanmoins confirmer en Premier League avec sa nouvelle équipe de Leicester, dans l'un des championnats les plus relevés au monde.

Des deux ailiers titularisés par le technicien marocain, c'est Amine Adli qui a été le plus tranchant, contrairement à un Ilias Akhomach peu en vue. Au-delà de ses accélérations, Adli a montré une belle complicité avec Adam Aznou, combinant efficacement sur le côté gauche. Leurs échanges rapides ont mis en difficulté la défense du Lesotho. L’attaquant du Bayern Leverkusen a réalisé deux passes clés pour Achraf Hakimi (21’) et Azzedine Ounahi (49’).

Grâce à sa vision du jeu et à ses déplacements intelligents, l'international, qui compte douze sélections, a su exploiter les espaces laissés par ses adversaires avant de céder sa place à Abdessamad Ezzalzouli à l’heure de jeu. Toujours aussi redoutable en un contre un, l’ailier du Betis Séville a poursuivi sur sa lancée estivale, demeurant une menace constante pour la défense du Lesotho.

Une équipe qui aurait dû s’incliner beaucoup plus tôt sans la maladresse d'Ayoub El Kaabi et Youssef En-Nesyri. Dans l’esprit du sélectionneur, les deux avant-centres ont certainement perdu des points au profit de Soufiane Rahimi. S’il n’a pas marqué, l’attaquant du club émirati d’Al Ain n’a pas ménagé ses efforts à chaque fois que le sélectionneur a fait appel à lui. 

Le meilleur buteur du tournoi de football des JO s'installe progressivement à la pointe du Onze national grâce à sa mobilité constante et sa faculté à se rendre toujours disponible. Ses déplacements incessants désorganisent les blocs défensifs adverses, créant des espaces précieux pour ses coéquipiers. De bonnes dispositions à confirmer dès le 7 octobre à Oujda, contre la République Centrafricaine.